Armement : les chiffres discrets d'une diplomate et lucrative activité

L'esprit de défense de l'industrie française de l'armement a eu le sourire en 2014 et en 2015. Selon le rapport fait au parlement sur les exportations d'armement de la France publié en juin 2015, (...) les exportations mondiales d’armement ont augmenté de 9 % en 2014. Les tensions internationales poussent de nombreux États à renforcer leurs capacités militaires, en particulier dans les zones les plus instables (Moyen-Orient) ou les espaces sur lesquels la souveraineté est disputée (mer de Chine), et des contrats importants ont été conclus en 2014.

Dans cet environnement incertain, la France est parvenue à augmenter de façon très nette ses exportations de défense. Le succès des entreprises françaises à l’export illustre leur capacité à répondre au besoin de sécurité exprimé par leurs clients dans un monde en proie à de nombreux périls.

D'après les informations de l'organisation indépendante Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI) la France était en 2014 parmi les cinq premiers exportateurs d'armes. En 2015, avec la signature en février du contrat avec l'Égypte pour 24 rafales et avec celui  du Quatar signé au mois de mai, pour 24 appareils supplémentaires, le pays risque fort de briguer en 2015 une des trois premières places de ce classement, entre les États-Unis et la Russie.

Mais en attendant de monter sur le podium en 2016, et de se réjouir des succès de ce stratégique et discret secteur de l'économie, interrogeons-nous sur les clients de la France, comme l'Arabie saoudite par exemple, décrit par Amnesty International comme un pays répressif où la situation des droits humains s'est considérablement détériorée en 2015, et relisons les premières lignes d'explications du rapport officiel sur les ventes d'armes en France :

Les exportations d’armement répondent au besoin légitime de certains États désireux de renforcer leur sécurité et d’affirmer leur souveraineté dans un contexte international lourd de menaces. En fournissant des matériels de défense à un nombre choisi de clients, la France traduit ainsi de façon concrète sa politique de partenariat dans le domaine militaire qui est un volet important de sa politique étrangère.

Le transfert de systèmes d’armes complexes tels que ceux que l’industrie française promeut sur le marché international ne peut s’effectuer que dans le cadre de coopérations industrielles et technologiques qui exigent un haut degré de maturité et de confiance réciproque en ce qui concerne la relation bilatérale.

La politique est vraiment une lourde responsabilité, impossible à porter lorsqu'elle reste la charge de quelques hommes.

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