Assemblée nationale: les toilettes des femmes vont être sécurisées

Encore au conditionnel est une chronique hebdomadaire à prendre au conditionnel.

Après l’affaire Baupin, les déclarations d’élues et de journalistes se sont multipliées pour dénoncer le harcèlement sexuel dans le monde politique. Est-ce un changement du rapport de force, plusieurs années après l’affaire Strauss-Kahn ? En tous les cas, les hommes politiques sont sur la défensive. Les airs égrillards s’éteignent un à un, les mains hésitent sur le trajet du panier et des institutions de la gaudriole s’effondrent.

Ainsi les toilettes des femmes du Palais-Bourbon, dont les murs seraient percés de trous, pourraient être rénovées. Les œilletons, les judas, les regards pratiqués au fil des législatures un peu partout sur les cloisons, les plafonds et même les planchers des cabinets pour dames vont être replâtrés. « On parle beaucoup des gestes et des propos déplacés, confie un jeune assistant parlementaire, mais le plus pratiqué ici, c’est le voyeurisme. Ce qui est normal quand on considère l’âge moyen des députés. » Les toilettes du premier étage seraient les plus propices à cette pratique vieille comme les suffragettes. Le triste endroit est surnommé la chambre d’Argos, du nom du géant mythologique dont la tête portait cent yeux. Des femmes politiques et des journalistes qui ont fréquenté le lieu racontent une même expérience désagréable : le bruit des œilletons qui s’ouvrent, celui des respirations derrière les murs.

Luc Dualas, journaliste plus connu pour ses enquêtes sur les mœurs que sur le travail des législateurs, est un bon connaisseur du Palais-Bourbon coquin. « Le Sénat, l’Assemblée nationale et avant elle, la Chambre des députés, ont toujours été des assemblées de provinciaux bons pères de famille chez eux et célibataires à la capitale. À Paris, ils habitent des garçonnières, loin du cancan de leur département et peuvent se lâcher, mener une vie de garçon à l’ancienne. Ils sont en goguette et se croient chez Offenbach, inconscients de leur éventuelle salacité. »

Nos députés, des touristes sexuels ?

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