« La vraie faute est celle qu’on ne corrige pas » dit Confucius.« Impossible n’est pas français », dit aussi Napoléon Bonaparte.
Par Soc LAM, secrétaire général de ALFA (Alliance des Français Asiatiques), avocat à la cour d'appel de Paris, docteur en droit
C’est sans doute grâce à la volonté du Saint-Esprit que nous sommes aujourd’hui, vivants, libres et en France.
En 1975, mon père, chinois né au Cambodge, a été contraint de fuir le génocide cambodgien, en laissant derrière lui son patrimoine, mais en préservant presque l’intégralité de sa famille. Après cinq années d’attente au Vietnam, il fut accueilli en France, ainsi que sa famille, en qualité de réfugié politique.
Inlassablement, sans jamais se plaindre, il se lève tous les jours à l’aube pour ne se reposer que très tard le soir, car il s’épanouit dans travail. Lorsque j’ai atteint l’âge de la majorité, je lui ai demandé s’il voulait que j’arrête mes études pour travailler.
Il m’a répondu qu’il souhaitait que je poursuive les études, car la connaissance, le savoir-faire et la compétence ne peuvent jamais être volés contrairement aux biens matériels.
Pour mon père, je me dois de pousser mes études jusqu’à l’obtention du diplôme de Docteur en Droit, et du Certificat d'aptitude à la Profession d’Avocat alors que je ne maîtrisais aucun mot de français.
J’ai choisi d’accomplir le service national car je suis certain que la citoyenneté n’est caractérisée ni par les liens du sang, ni par les liens du sol, mais par l’adhésion de chacun aux valeurs de la République.
A mon fils, je demande, en qualité de citoyen français d’origine asiatique :
- de ne jamais oublier que nous devons tout à la France. À commencer par notre vie, s’agissant des « boat people » ;
- de s’interroger sur ce qu’il peut faire pour la France, avant de se demander ce que cette dernière peut faire pour lui ;
- de continuer à démontrer à la France, désormais notre Nation, notre Patrie et notre République, par notre travail et par notre dévouement, que nous méritons une citoyenneté pleine et entière ;
- mais également, de ne jamais renier ses origines à condition qu’elles soient compatibles avec la Laïcité et l’État droit ;
- et enfin, de continuer à rechercher à allier le meilleur de la tradition asiatique et de la culture française : « La vraie faute est celle qu’on ne corrige pas » Confucius ; à « Impossible n’est pas français » Napoléon 1er Bonaparte.
Je lui demande parce qu'il, nous sommes sains d'esprit.