De terribles supplices attendraient le père Benoît

Le père Hervé Benoît, auteur cette semaine d’un article sur le site Riposte catholique, n'est pas seulement coupable du péché véniel de joie mauvaise. Il a encore avili la mémoire des victimes. Dans Les aigles (déplumés) de la mort aiment le diable !, daté du 20 novembre 2015, le prêtre traditionaliste n’a pas attendu que les victimes du Bataclan soient enterrées pour les assimiler à leurs assassins. (Quoiqu’il ait prétendu « les devoirs publics et privés » désormais rendus aux morts, à l’heure où il écrivait les cadavres étaient encore sans sépulture.)

Mais le père Benoît, prié de se retirer dans une abbaye par sa hiérarchie, encourrait un sort bien plus grave. Le chapelain de Fourvière, en prêtant « infantilisme » et « inculture » aux victimes, qu’il estime par ailleurs « siamois » de leurs assassins, feint d’ignorer la tradition chrétienne de mise à distance du diable et du mal par la moquerie et la dérision, tradition longtemps illustrée par le carnaval, aujourd’hui par les films d’horreur ou les fantaisies métal. Il oublie encore à bon escient que plusieurs mois auparavant, les islamistes visaient une église de Villejuif. Le père Benoît se serait ainsi montré vindicatif. Or les vindicatifs, nous le savons depuis Dante, sont promis au cinquième cercle de l’enfer dont les habitants sont condamnés à nager dans la merde pour l’éternité.

Hélas, ce n’est pas tout. Le malheureux père Benoît a encore péché en déclenchant le scandale. Le voilà repoussé encore plus loin dans les enfers, à l’avant-dernier et huitième cercle et pour être exact, dans le neuvième cul-de-basse-fosse de la vallée de Malébolge, celui des schismatiques et des fabricants de scandale. Quel voisinage, en voilà des frères siamois pour le père Benoît. Dans ce neuvième trou du huitième enfer, les pécheurs sont pourfendus et découpés en morceaux pour avoir tenté de diviser la communauté des croyants.

Mais comme il a échoué à me séparer complètement de mon église, je prierai pour son salut dimanche matin.

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