Des déchets en tas pour une question capitale

Hier, à trois heures de l’après-midi, on a mis en usage, pour la première fois, la machine destinée à couper la tête des criminels, annonçait la revue d'Honoré Balzac, la Chronique de Paris, à propos de la première décapitation ayant eu lieu le 25 avril 1792, place de Grève.

Hier, la Mairie de Paris, située place de l'Hôtel-de-Ville, anciennement place de Grève - où la guillotine faisait bon ménage avec les travailleurs des bords de Seine avant de devenir, au XIXe, le lieu de l'expression des revendications collectives sur le travail -, annonçait la reconduction de la grève des éboueurs, un troisième jour pour négocier une revalorisation des salaires et des carrières.

Mais sur les trottoirs de la capitale, à 55 jours du début des conférences de la COP21 pour un accord universel sur le climat, les ordures entassées, officiellement les Déchets Ménagers et Assimilés (DMA), sont fort loin de la guillotine de la révolution, de la grève en cours ou des débats à venir, elles égrènent très concrètement une partie du compte qui ne cesse de répéter que le pays, toutes les secondes, produit environ 28 tonnes de déchets.

En observant les sacs posés en vrac autour des poubelles débordantes de trois jours de vie parisienne, une question vient à l'esprit du passant pragmatique : comment est-il possible d'évacuer, de traiter et de recycler dans des conditions acceptables pour l'environnement ce fantastique tas d'ordures ? Nulle magie ne le permet, en tous les cas, sûrement pas pour le Rassemblement Citoyen pour les Alternatives Zéro Déchet qui donne rendez-vous à Paris, samedi 10 octobre 2015, à 14h30, sur le parvis de la Bibliothèque François Mitterrand.

En effet, les alternatives aux incinérateurs et autres techniques d'enfouissement du Syctom, l'agence métropolitaine des déchets ménagers, existent, dès lors que l'on s'y intéresse un peu. Ce ne sont plus les têtes qu'il faut faire tomber, seulement les idées reçues.

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