Et comment va la santé aujourd'hui ?

Ye-Hongxing-London

LA COP21 ET SES 150 CHEFS D’ÉTAT SE RÉUNISSENT PENDANT PRES DE 12 JOURS A PARIS POUR TENTER D'APPORTER UN REMÈDE A UNE PLANÈTE FRISANT LA SURCHAUFFE. LES OBSERVATEURS DOUTENT DE LA POSSIBILITÉ ACCORD MAIS RIEN N'EST JOUÉ. (troisième pièce à conviction d'une chronique à la recherche des éléments apolitiques de l'actualité)

Les signaux

Le soin de notre santé est-il latent ou périodique ? Le souci que nous apporte notre corps se manifeste à des moments-charnière, en général plus subis que choisis. Le symptôme est toujours porteur de quelque chose, l'alerte n'est pas toujours enregistrée ni élucidée. La clarté du message lié à un dysfonctionnement organique, à un dérèglement humoral ou tout simplement un vieillissement des tissus et des flux énergétiques, utilise beaucoup de filtres.

Des pathologies modernes comme le burn out ou les TOC accentuent le spectre des addictions plus ou moins sophistiquées.

Le corps a à dire des choses qui ne peuvent s'exprimer autrement.

Le décryptage

Le remarquable livre de Jean-Paul Kaufman publié en 1973 chez Maspero, La médecine et le capital, est riche d'enseignements. Comment le soma vient sonner à la porte ? Comment se matérialise la doléance ? D'autres ouvrages, comme La fin de la plainte de François Roustang, ou les travaux d'Otto Rank, il y a un siècle, sur l'incorporation du symptôme ou la gestion du stress, nous rappellent que s'attarder sur son mal interpelle l'asepsie du bien-vivre.

Une politique de la santé évoque irrémédiablement la santé de la politique. C'est par où le corps est considéré, dans sa souffrance et l'expression de ses maux, que se déchiffre le sceau d'une communauté construite sur l'aménagement de la pulsion de mort. La prise en compte puis la prise en charge des souffrants sont les paramètres de modernisation d'un corps social, qui ne conçoit plus l'exclusion comme une dérive mais comme une clause de déclassement de la bonne gestion des déchets.

Une journée hospitalière coûte cher. Aller mal coûte cher.

Les conséquences

L' O.M.S distingue 47 pays en dessous du seuil de santé publique minimal, de la Zambie à Vanuatu. L'accès à des soins pour tous reste un luxe pour un tiers de la planète. Un pays dit développé comme le Royaume-Uni ne se montre pas prodigue en la matière : quatre mois pour un rendez-vous avec un généraliste, un faible remboursement, etc.

Cette désaffection sanitaire est parlante quant à l'éthique d'une nation ou d'un peuple. Le pays de Harvey, de Fleming, de Jenner, des pionniers découvreurs de la circulation du sang, de la pénicilline, de la vaccination anti-variolique, n'est plus un modèle du genre en recherche scientifique appliquée.

La disparition des maternités et des tribunaux de proximité de par chez nous réduit l'espace d'une bonne administration de la justice et la salubrité.

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