La confiance / réponse à la devinette carnée

Que révèle l'accueil des réseaux sociaux fait à la présentation des résultats de l'évaluation de la consommation de la viande rouge et des produits carnés transformés du Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC), une agence de l’OMS, si l'on se réfère aux conclusions les plus mortifères des experts ?

L'augmentation de 18% du risque du cancer colorectal par 50 grammes de viande transformée (jambon, bacon, etc) consommée par jour. Et l'annonce du changement des classifications, avec l'arrivée de la viande transformée dans le groupe 1, selon l'OMS le groupe des agents cancérogènes certains pour l'homme, et de la viande rouge dans le groupe 2A, le groupe des agents cancérogènes seulement probables.

Un indice : tempérance.

Il pointe le territoire restreint d'une communication construite pour être uniquement entendue accompagnée d'une ritournelle de l'effroi, la viande vous tue ! Il entérine les analyses du sociologue allemand Ulrich Beck, auteur anecdotique du néologisme Merkiavel pour qualifier l'attentisme en matière de politique européenne de la chancelière allemande, et de l'ouvrage de référence La société du risque, qui indexe la production sociale des richesses à celle des risques.

En effet, si l'accroissement des richesses d'une société augmente les risques courus par les membres bénéficiant des avantages de cette croissance, par ricochet, le développement des appétits cannibales de chacun fournit aux cancers toutes les raisons de poursuivre l'hécatombe. Une image effrayante que l'OMS a cru bon de recadrer dans un second temps en spécifiant que la consommation de viande rouge n'a pas été reconnue comme une cause de cancer.

De même qu'il n'y pas de prospérité sans cohésion économique et sociale, la confiance reste une clé politique d'importance.

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