Le parlement vote. L'armée britannique, clandestinement, s'en moque

Dans le contexte de l'attaque chimique, un bombardement d'obus munis de charges neurotoxiques (sarin), mené le mercredi 21 août 2013 par le régime de Bachar El-Assad contre l'Armée syrienne libre, positionnée à l'époque sur les terres agricoles autour de Damas, la Ghouta occidentale et orientale, où un million de personnes résident, le parlement britannique, le jeudi 29 août 2013, refusait au premier ministre David Cameron et à son gouvernement une intervention de l'armée britannique en Syrie "impliquant si nécessaire une action militaire qui soit légale, proportionnée et destinée à sauver des vies en empêchant tout usage futur d'armes chimiques en Syrie".

Deux ans plus tard, durant l'été 2015, Reprieve, une organisation de défense des droits de l'homme fondée par l'avocat britannique Clive Stafford Smith, révélait la participation, sans mandat parlementaire, de l'armée britannique à des frappes en Syrie au sein de la coalition anti État Islamique (EI), incluant des forces américaines, canadiennes et françaises. Michael Fallon, secrétaire d'État à la Défense, justifiait alors cette information en précisant qu'il s'agissait d'une poignée de pilotes britanniques intégrés aux forces américaines et faisant partie de leurs opérations.

Le nombre réduit de militaires britanniques sous un commandement américain et volant sur des appareils de la coalition n'appartenant pas au Royaume-Uni, le vote en septembre 2014 du même parlement autorisant les frappes aériennes britanniques sur le territoire irakien, la volonté du premier ministre, David Cameroun, réélu à la majorité absolue à la Chambre des communes, le jeudi 7 mai 2015, de participer en Syrie aux opérations de la coalition contre l'EI, donneront-ils un sursis au gouvernement anglais quant à cet abus de pouvoir dénoncé par Reprieve ? Ou feront-ils tout simplement disparaître cet événement de l'actualité politique ? La facilité avec laquelle une souveraineté démocratique a été disqualifiée dans l'indifférence nécessiterait pourtant de s'interroger sur les moyens de contrôle à la disposition des citoyens d'un pays, des mandats confiés à son armée.

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