Maxima est née mardi. Le jour même, le 1 décembre 2015, son papa et sa maman, Marc Zuckerberg et Priscilla Chan, annonçaient par lettre à leur enfant et au monde entier que son héritage servirait à financer les activités de la Chan Zuckerberg Initiative (CZ), une nouvelle institution aux allures de fondation chargée de relever les défis du futur - ta mère et moi n'avons pas les mots pour décrire l'espoir (...) - en menant à bien une longue liste de tâches, améliorer la médecine, la technologie, repousser les limites de l'être humain...
Dans ce courrier d'intentions armées de la promesse d'un financement à hauteur de 99 % des actions Facebook du couple, pas question de laisser tomber les générations futures, et la petite Max avec.
Pour Marc et Priscilla, la responsabilité parentale ne serait donc pas une posture mais un engagement doté d'un milliard de dollars par an pour concrétiser leurs vœux épistolaires. Certes, le statut de la Chan Zuckerberg Initiative permettra à la petite Max de retrouver ses avoirs sans subir de coupes fiscales trop brusques, le statut choisi, une Limited Liability Company, présentant fiscalement pour une héritière quelques avantages, notamment l'absence d’impôt sur les bénéfices et des droits de succession réduits à zéro.
Mon enfant est né, je suis bouleversé, je donne tout pour aider l'humanité !
Finalement, cette fantastique annonce mondialement relayée n'a-t-elle pas occulté la véritable information, que Priscilla et Marc ont tout simplement réussi à démontrer la pertinence du principe développé par l'anthropologue Marcel Mauss, que le don place le donateur en situation de recevoir un contre-don, avec cependant une nuance de taille. En effet, les parents n'ont pas jeté l'eau du bain / du don avec le bébé, ils ont trouvé le moyen après l'avoir jeté de la recycler en dégageant à leur profit une incroyable plus-value symbolique, le contre-don : un retour immédiat sur investissement.