Le cyclisme, la farce et le dindon

L'Union Cycliste Internationale (UCI), fondé en 1900, à Paris, précise à l'article "propulsion" de son règlement du sport cycliste que la propulsion de la bicyclette est assurée uniquement par les jambes (chaîne musculaire inférieure) dans un mouvement circulaire à l’aide d’un pédalier sans assistance électrique ou autre. Lors d'une étape du Tour de France, le samedi 18 juillet 2015, Chris Froome, aujourd'hui vainqueur du Tour, déclarait après la course qu'un spectateur lui avait jeté de l'urine à l'aide d'une tasse en le traitant de "dopé". Plus tôt, le mardi 14 juillet, après la première étape de montagne, sur les pentes du col de la Pierre-Saint-Martin, remportée avec puissance par le même Chris Froome, Lance Amstrong, ancien vainqueur du Tour avant d'être déchu de ses titres pour dopage (sept tours de France), écrivait sur Twitter : "Froome-Porte-Sky sont très forts. Trop forts pour être propres ? Ne me demandez pas, je n'ai pas la réponse."

Le point commun entre ces informations n'est pas le choix d'une tasse par l'agresseur de Froome, pour lui servir un thé un peu salé et de fort mauvais goût, ni le commentaire venimeux d'un ancien champion dopé, ni encore le rappel élémentaire de la base du vélo par le règlement de l'UCI, le point commun est le même intérêt pour un aspect prédominant du cyclisme, comme celui du sport en général, la performance, les limites toujours repoussées au risque de gâcher le spectacle tant le doute devient grand dans les coulisses. En effet, à la longue tous ces exploits finissent par tâcher l'éthique de réclame promue très officiellement par le Code d'éthique sportive du Conseil de l'Europe, et malmener sa bannière – qui joue loyalement est toujours gagnant. Pas étonnant que le public s'agace de suivre des performances qui finissent par sonner le glas de sa raison d'être. Reste évidemment à identifier les dindons de cette farce.

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