Le dialogue social est une négociation qui se discute

La synthèse de la discussion au service du dialogue social pour réformer le droit du travail est remise aujourd'hui par Myriam El Khomri, ministre du Travail, au Premier ministre, Manuel Valls. Elle est constituée de pistes inspirées du rapport Combrexelle, présenté il y a plus d'un mois, le 9 septembre, au même Premier ministre.

L'objet de ce rapport était principalement de ne pas de se borner à une réflexion sur le droit de la négociation collective et l’éventuelle modification de tel ou tel article du code du travail, mais de montrer comment faire évoluer la négociation collective pour en faire un bon outil de régulation économique et sociale. Il faut sortir d’une logique purement juridique, formelle et institutionnelle, trop fréquente dans notre pays, pour donner très concrètement aux acteurs le goût, la volonté et la capacité, non de négocier, puisqu’ils le font déjà, mais de faire de la négociation un véritable levier de transformation au service de l’emploi et de la compétitivité des entreprises.

Des propos très similaires à ceux synthétisés par le titre des 3e rencontres du dialogue social organisées par l'Association Nationale DRH (ANDRH), le 16 octobre 2015, le dialogue social : carburant de l'économie. Un titre en compagnie d'un prudent point d'interrogation, ce qui est raisonnable à l'approche des négociations du COP21 pour un accord universel sur le climat. Avec un point, la métaphore du carburant risquait de donner à l'image du dialogue social un mauvais rôle, l'idée d'une négociation menée égoïstement, d'un seul point de vue, personne ne souhaitant tomber en panne sèche.

C'est pour cette raison que le principe du dialogue social a de beaux jours devant lui. Il n'est pas vraiment un carburant, mais il peut avoir du souffle lorsqu'il s'interroge porté par tous les parties prenantes, ce qui est réjouissant pour la société et pour les évolutions du droit du travail.

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