Les larmes de MacDonald's

Chez MacDonald's, l'information est électrique, tantôt (+) tantôt (-), quand l'entreprise doit s'excuser d'une note interne d'un restaurant du Var interdisant formellement au personnel, sous peine de licenciement, de donner de la nourriture aux clochards. Elle est (+), lorsqu'un des salariés de la société, Kenny, à Chicago, aide un handicapé à manger en abandonnant son poste de travail. Et (-), à l'annonce d'un changement de direction en début d'année, suite à des résultats trimestriels décevants (Steve Easterbrook remplace Don Thompson en place depuis moins de trois ans), ou (+), si l'on considère positif un changement de direction en période de crise, ou le test en Suède d'un service de réservation et de service à table pour le dîner.

Chez MacDonald's, du (+) au (-), les occasions de pleurer sont nombreuses, des larmes de joie ou de crocodile. A l'affiche, la joie de la plus grande chaîne de restauration rapide du monde, avec Kenny, le samaritain à l'histoire partagée des centaines de milliers de fois sur Facebook. Une joie court-circuitée par une grimace si lui parvenaient les bruits de la contestation diététique et ceux de la mastication des consommateurs égarés chez d'autres enseignes.

D'un pôle à l'autre, les changements finissent par créer quelques tensions au pays de MacDonald's où l'électricité peine à circuler, malgré les belles histoires reprises et amplifiées par l'entreprise. L'époque ne sourit plus au clown Ronald. Les appétits se sont lassés des recettes répétitives. Le goût a évolué.

par