Hugo Bardi, chercheur, professeur de chimie, contributeur à The Oil Drum, membre du comité scientifique de l'Association pour l'étude des pics de pétrole et de gaz naturel (ASPO), déclare à l'occasion de la promotion de la sortie de son dernier ouvrage, aux éditions Les Petits Matins, Le grand pillage, comment nous épuisons les ressources de la planète, la version française du dernier rapport du Club de Rome présenté au World Resources Forum en octobre 2013, à Davos (Suisse) : on peut toujours en produire (des minéraux, ndr), et même en quantité, mais cela coûte beaucoup plus cher. (...) Extraire les minéraux nécessite désormais 10% de l'énergie primaire mondiale, c'est énorme - trois la production nucléaire mondiale ! - et ça ne cesse d'augmenter. (...) Il faut toujours plus de capital pour les extraire. Au détriment des services sociaux, l'éducation, la santé et même la démocratie.
En 1972, le Club de de Rome publiait le rapport intitulé The Limits to Growth (Les limites à la croissance), célèbre pour la pertinence des ses analyses sur un développement imaginé exponentiel opposé à un monde fini, mais également fameux pour être resté quasi sans effet auprès des principaux décideurs de la planète. Quarante plus tard, la même organisation développe de nouvelles perspectives. Dans cet opus, le zinc, le nickel, les minéraux rares de nos smartphones, les terres rares, sont devenus, à lire l'auteur du rapport, les nouveaux signaux d'une situation extrêmement alarmante, une situation cependant toujours accueillie par la même indifférence.