Quand les mots rencontrent l'actualité, ils produisent de drôles de réalités. Pour le président de la République, François Hollande, lors de l'entretien donné aux journalistes David Pujadas et Gilles Bouleau à la suite de la nomination de son nouveau gouvernement, la Sécurité est la première priorité, avant l'emploi et l'environnement.
A Grenoble, il y a quelques mois, pour une surveillante de la prison de Villefranche-sur-Saône (Rhône), selon les résultats d'une enquête menée par un journaliste du Figaro, Yohan Blavignat, la Sécurité est de refuser l'accès à une avocate venue préparer une audience avec un détenu, à cause du métal des baleines de sa lingerie, son soutien-gorge, qui fait sonner le portique de sécurité.
Rapprochées, ces deux idées de la Sécurité se perturbent mutuellement. La Sécurité solennelle du président de la République semble réduite par la compagnie de son homologue appliquée avec excès par la surveillante de prison.
Selon la même logique, le sort fait à l'Égalité avec la mission de la députée Ericka Bareigts, nommée secrétaire d’État auprès du Premier ministre, en charge donc de l’égalité réelle, surprend. L'Égalité, le deuxième pilier de la devise de la République, est réveillée par l'adjectif "réelle", sans que l'on sache encore si c'est une bonne ou mauvaise chose.