Un jugement du tribunal de grande instance de Paris a condamné aujourd'hui la société Uber France à verser 1,2 million d’euros à l’Union nationale des taxis, au titre d’une liquidation d’astreinte, qui avait été décidée en décembre 2014 par un juge des référés du tribunal de commerce.
Au deuxième jour de grève des taxis, après une première journée de violences et de pneus brûlés sur l'autoroute, ce jugement clôture juridiquement le débat sur la communication floue de la société Uber France vis-à-vis de ses chauffeurs et de la maraude possible, électronique ou non (voir la décision du Conseil constitutionnel du 22 mai 2015), c'est-à-dire la prise en charge de clients par les chauffeurs sans réservation.
Dans cette affaire, les chauffeurs de taxis ont bien compris qu'ils avaient tout intérêt à mobiliser la politique et ses représentants, de les interpeller sur leur capacité à faire respecter les textes existants, sans se laisser abuser par une révolution décrite sur les brochures numériques d'Uber :
En mettant en relation utilisateurs et chauffeurs, en toute simplicité, grâce à nos applications, nous rendons les villes plus accessibles, offrant une nouvelle solution de transport aux utilisateurs et créant des opportunités de croissance pour les chauffeurs.
Alors que leurs affaires risquent d'être définitivement phagocytées par ces nouveaux usages, nés avec les réseaux à haut débit et les smartphones, la fameuse ubérisation de l'économie, entre deux manifestations, les taxis ont redécouvert une des vertus cardinales de la politique, sa capacité à conduire une société selon les aspirations de ses concitoyens, en l'occurrence, pour les taxis, celles bien compréhensibles de sauver leur activité.
La preuve que la politique, lorsqu'elle est pratiquée, n'a rien d'un outil émoussé.