Alors qu'une macabre trinité de peur, de violence et d'incompréhension cerne insidieusement les bonnes volontés, le secrétariat du Père Noël, à Libourne, en Gironde, et sa version Internet, a ouvert ses portes à la date initialement prévue.
Depuis mardi 17 novembre, le célèbre service de la Poste, créé en 1962, attend de recevoir les courriers des enfants. Parmi les plis, une lettre ouverte écrite par trois enfants et signée du nom de leurs doudous préférés est arrivée :
Cher Père Noël,
Nous sommes trois et nous aimons que l'on nous aime. Et recevoir des cadeaux aussi si tu peux.
A peur dit notre petite sœur.
Nous ne comprenons pas pourquoi des plus grands ont tué des gens qu'ils ne connaissaient pas, ont trouvé ça normal de penser les tuer et de passer du temps à se préparer pour le faire ? Ils ont forcément été petits, comme nous, joué avec leurs copains, comme nous, peut-être ont-ils fait des bêtises, un peu comme nous, mais ce n'est pas grave, que s'est-il passé ? Pour quelles raisons ils se sont fâchés comme ça, ils n'avaient plus envie d'être avec les autres ?
A peur dit notre frère.
Nous, on n'aime pas cette idée. Il n'y aurait plus de fêtes si nous restions enfermés dans nos têtes. Mais comment on peut vivre seul dans sa tête ?
Maintenant, le soir, on attend le matin, sans trop dormir, parce qu'il se passe des choses, pas terribles à voir nos parents, ça a l'air important, on ne sait plus trop bien, il se passe trop de choses et trop vite, même si on essaye de nous expliquer la situation au fur et à mesure.
A peur aussi, dit le grand. Oui.
Nous sommes trois et nous aimerions que tu nous expliques, Père Noël, ce qui se passe aujourd'hui ? Ce serait déjà un beau cadeau. Avec de la neige, parce qu'il fait trop chaud pour rêver.
Neige, Banane et London.