Deuxième ville de France, Marseille est une vieille Dame qui a plus de 26 siècles au compteur. Capitale de la Méditerranée, trait d’union de la France avec le monde, la cité phocéenne est aujourd’hui au cœur d’une métropole, Aix-Marseille-Métropole, qui lui permet de jouer dans la cour des Grands.
Par Bernard Valéro, directeur de l’Agence des villes et territoires durables de Méditerranée (AVITEM) et de la Villa Méditerranée de Marseille.
Façonnée par l’histoire, littéralement sculptée par l’une des plus belles géographies littorales de la Mare Nostrum, la ville de Marseille est l’épicentre de plusieurs territoires qui s’y conjuguent pour donner à la France son meilleur atout en Méditerranée : Un territoire d’intelligence où fleurissent les start-ups et où s’épanouissent les technologies de pointe, qui accueille la plus grande université du monde francophone, Aix-Marseille-Université, ainsi que l’un des fleurons de la recherche scientifique française, l’IRD (Institut de recherche pour le développement), et où s’écrit une nouvelle page de l’intelligence du 21ᵉ siècle, autour du projet emblématique The Camp, à proximité d’Aix-en-Provence.
Un territoire connecté où interagissent l’aéroport de Marseille-Provence, le TGV Sud-est, un réseau autoroutier d’une exceptionnelle densité, le Grand Port Maritime de Marseille-Fos, 1er port français et 2ème port de Méditerranée, les lignes quotidiennes de ferries vers l’Italie, la Corse et le nord de l’Afrique, tandis que c’est au départ de Marseille que la France déploie une grande partie de son réseau de câbles sous-marins en Méditerranée.
Un territoire culturel, qui rayonne à l’international depuis l’ensemble de la géographie régionale de Provence-Alpes-Côte d’Azur : des Rencontres internationales de la photographie d’Arles (47ème édition cette année) au mythique Festival de Cannes, du FID de Marseille aux Festivals d’Aix et d’Avignon, c’est au milieu d’un espace exceptionnel d’expression et de création culturelles que se situe la cité phocéenne, qui avait été désignée capitale culturelle de l’Union Européenne en 2013.
Un territoire économique qui fait délibérément le pari d’un avenir construit sur les hautes technologies et la créativité, et tourné avec détermination vers le grand bain de la compétition internationale. Aux côtés des fleurons internationaux de l’industrie et des services, s’y déploie également un tissu de PME aussi dense que dynamique, qui rythme une bonne partie de la respiration économique régionale.
Un territoire d’attractivité, où se pressent des millions de visiteursattirés par un patrimoine historique exceptionnel, des paysages naturels uniques en Méditerranée et jalousement préservés, par une vie culturelle qui ne connait ni trêve ni repos, par un territoire où le sport est Roi (Marseille sera capitale européenne du sport en 2017), par un art de vivre à nul autre pareil comme l’a si bien écrit et décrit Jean Giono dans ses magnifiques témoignages provençaux.
Au-delà des statistiques et des attributs d’image qui dessinent Marseille et qui en font le vaisseau amiral de la France en Méditerranée, c’est le peuple de cette ville qui retient le regard et donne ce supplément d’âme que l’on ne retrouvera dans aucun dossier de presse, et qui fait pourtant toute la différence.
Un coup d’œil à l’annuaire téléphonique y relève des patronymes issus des quatre coins du monde. Comme New York ou Singapour, Marseille est en effet, une ville-monde pétrie et riche de la diversité de ses habitants. Ceux-ci partagent cette conviction que c’est ensemble et en s’ouvrant aux autres qu’ils pourront, génération après génération, continuer d’aller de l’avant.
Ce sentiment de double appartenance collective, à un destin commun et à l’espace méditerranéen, est une dimension essentielle de la singularité de Marseille. Cette singularité, on la redécouvre les jours de Mistral en écoutant la Tour du Roi René sur le Fort Saint-Jean qui murmure ce qu’Albert Londres avait écrit au siècle dernier :
« Allez à Marseille. Marseille vous répondra. Cette ville est une leçon. L’indifférence coupable des contemporains ne la désarme pas. Attentive, elle écoute la voix du vaste monde, et, forte de son expérience, elle engage, en notre nom, la conversation avec la Terre entière ».