Quinze jours à peine séparent la 34e journée internationale pour la paix des Nations Unies, célébrée le 21 septembre 2015, sur le thème de Partenariats pour la paix / Dignité pour tous, du bombardement par les forces américaines de l'hôpital de Médecins sans Frontières de Kunduz, en Afghanistan, le 3 octobre 2015.
Il y a deux semaines, le Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon, demandait à tous les belligérants d'ouvrir la voie à une paix durable. L'humeur était à la proclamation de bonnes résolutions, notamment la résolution du 28 septembre 2001, unanimement adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies, réaffirmant que l’observation et la célébration de la Journée internationale de la paix contribuent à renforcer les idéaux de paix et à atténuer les tensions et les causes de conflit.
La tension n'a pas été, hélas, dans le cas du bombardement excusé au téléphone par Barack Obama (le bombardement, pas la guerre), suffisamment atténuée. Le jour même de l'appel du président américain, refusant de classer cet événement au rang de dommage collatéral ou d'erreur, la présidente internationale de MSF, Joanne Liu, réclamait dans son discours du 7 octobre 2015, au siège européen genevois des Nations Unies, la mobilisation de la commission d’enquête internationale humanitaire, crée en 1991, jamais encore activée à ce jour. Car, disait-elle, cette intolérable attaque menée contre notre hôpital est aussi une attaque menée contre les Conventions de Genève. Ces Conventions encadrent les règles de la guerre et ont été établies pour protéger les civils en temps de conflits – y compris les patients, les personnels soignants et les structures médicales. Elles sont là pour garantir qu’un peu d’humanité subsiste des situations les plus inhumaines.
Il est vrai que, en regard de cette inhumaine situation, peu de choses a subsisté des messages pour la paix émis quelques jours auparavant. Ont-ils été moins entendus parce que diffusés à la même date que ceux de la journée mondiale Alzheimer et de la journée internationale de la bibliodiversité ? Remarque, en consultant le calendrier des journées mondiales, la bonne nouvelle est d'apprendre que le 3 octobre, le jour du bombardement de l'hôpital, la date est libre pour organiser une journée à messages.
Chouette !