Parler des aidants, ça aiderait peut-être

Il est des échéances comme l'automne et ses premières pluies auxquelles chacun doit faire face avec plus ou moins de bonheur. En France, parmi d'autres sujets incontournables, il y a la gérontocroissance, c'est-à-dire l'augmentation du nombre de personnes âgées dans la population.

Selon l'INSEE, en 2050, un habitant sur trois sera âgé de 60 ans ou plus, contre un sur cinq en 2005. Le même institut souligne que la prise en charge des personnes âgées dépendantes constitue un enjeu majeur, au point de faire de la gestion de ce grand âge un impératif national, avec un projet de loi d’adaptation de la société au vieillissement, modifié par le Sénat le 19 mars 2015, et prochainement examiné en deuxième lecture, le mercredi 28 et jeudi 29 octobre 2015. Il s'agit d'un texte qui ambitionne de préparer la société française au vieillissement de sa population en anticipant la prise en charge et en garantissant l’autonomie des personnes âgées.

En 2010, afin de promouvoir cette pressante problématique, le gouvernement avait lancé la journée nationale des aidants, le 6 octobre, épaulé par des associations telles que l'Association française des aidants ou Aidant Attitude. Car, chaque année, le 6 octobre est une journée pour aider les aidants des autres jours, une journée qui en profite pour communiquer les chiffres d'une réalité : soit, en 2014, lors de la dernière journée nationale, 8,6 millions (16,6%) de Français âgés de 18 à 79 ans qui indiquent aider un proche en situation de dépendance, dont 76 % sont des femmes.

Mais ce n'est qu'à la lecture de la définition de l'aidant, inscrite dans la futur loi (article 35), sur laquelle parlementaires et sénateurs se sont mis d'accord de suite, que l'on découvre l'ampleur des difficultés à surmonter par la société française : est considéré comme proche aidant d'une personne âgée son conjoint, le partenaire avec qui elle a conclu un pacte civil de solidarité ou son concubin, un parent, un allié ou une personne résidant avec elle ou entretenant avec elle des liens étroits et stables, qui lui vient en aide de manière régulière à titre non professionnel pour accomplir tout ou partie des actes de la vie quotidienne.

Selon la spéculation législative en cours, est considéré comme aidant celui qui aide.

L'inquiétude sur l'âge du capitaine a dû être bien grande au sein des équipes politiques en charge de la rédaction de cette loi, pour définir un profil impliquant une si large part de la société. Où est-ce une manière de préparer la population à l'inévitable, lui signifier que son heure est venue et que, désormais, nous sommes tous des aidants en puissance.

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