Rien ne vaut la contemplation d'un ciel bleu pour redonner au monde des couleurs. Attention cependant en fin de journée, une étude du professeur Paul Gringras, spécialiste des troubles du sommeil et des handicaps neurologiques des enfants, déconseille à la tombée du jour la fréquentation du bleu de nos écrans, smartphones, ordinateurs, tablettes. La lumière bleue de nos appareils-doudous perturbe la sécrétion de la mélatonine, hormone nécessaire à l'endormissement, et empêche le sommeil.
Menée par une équipe de chercheurs du King's College de Londres et de l'université de Surrey, l'étude se conclut sur un message adressé aux industriels, favorable à la création d'un mode sommeil, comme il y a un mode avion, en espérant que la technologie s'améliore, et que la luminosité ne sera pas systématiquement synonyme de qualité.
Dans son essai sur la toute puissance née des nouvelles technologies, L'illusion pixel, Susan Perry pointe l'importance du libre arbitre dans un monde numérisé, en plus des quelques enjeux fondamentaux, notamment la note sanitaire éventuelle de l'augmentation fulgurante de la pollution électromagnétique. Pour l'auteur, ce n'est pas à l'industrie de décider mais aux citoyens, le plus important étant de conserver la maîtrise du destin de son corps dans un État de droit.
Il n'est donc pas certain que le message des effets délétères de l'insomnie sur les populations sera suffisant pour faire suivre à la lumière bleue de nos écrans le rythme du soleil. En effet, dans une République, le mode sommeil n'est pas des plus heureux.