L'état d'urgence prend ses aises. La fréquentation des transports en commun en Ile-de-France a fléchi ces derniers jours. Et les piétons sont devenus pour la plupart des automobilistes participant à doubler les embouteillages enregistrés habituellement dans la région parisienne. Pour des raisons de sécurité, le décès de la légende du rugby néozélandais et international, Jonah Lomu, subitement décédé à l'âge de 40 ans, passerait presque inaperçu, comme celui d'un homme assassiné près d'Ajaccio, Agatino Caruso, tué par balles de gros calibre dans sa voiture.
Pour des raisons de sécurité toujours, les spécialistes en la matière, appelés à la rescousse pour commenter à la radio les événements, ceux d'hier et d'aujourd'hui, déplorent l'absence d'une technologie de surveillance de la foule efficace dans les lieux publics, les gares par exemple, qui n'ont pas été à l'origine pensées pour être surveillées par la technologie.
La liste des événements pris dans l'étau des raisons de sécurité est vraiment une longue liste.
Pendant ce temps, à l'aube de ce jour, à saint-Denis, dans le cadre de l'enquête menée sur les attentats du vendredi 13, l'assaut est donné contre des terroristes regroupés dans un appartement, mais il est impossible pour nous de rendre compte de la situation, déclare sobrement un journaliste sur place, mis à bonne distance des événements avec les citoyens curieux qui, malgré les consignes, sont venus voir de quoi il retournait, en se positionnant à proximité du périmètre de sécurité installé par les forces de l'ordre.
En effet, dans ce climat de guerre qui incite chacun à la prudence, la croissance du périmètre de sécurité semble naturelle et incontestable. Que celui-ci éloigne à mesure les citoyens de la source des informations est un des risques pris par les autorités. Pris et assumé. Mais à force, les omniprésentes raisons de sécurité au service de la protection des citoyens pourraient gripper le bon fonctionnement de notre démocratie.
De bonnes raisons pour rester prudent au sujet de ce leitmotiv.