Il a fallu une photo pour que le sujet devienne central et déclenche un mouvement de solidarité, accélérant la visibilité de dispositifs tels que la pétition de la vague citoyenne pour accueillir les réfugiés ou l'hébergement de Comme à la maison, lancé par l'association Singa en 2015, permettant à des particuliers de proposer des logements temporaires disponibles.
Ce n'est pas étonnant et même réconfortant, l'émotion étant souvent un des premiers moteurs de l'action et de l'engagement citoyen. Ce dramatique événement est donc devenu l'indicateur de la capacité de solidarité de nos concitoyens, une solidarité spontanée et émotive, mais une forte envie de solidarité tout de même, capable de faire réagir concrètement les élus. Car au-delà des problématiques du premier accueil et de l'intégration, complexe et longue, il semble évident que notre pays a la possibilité d'accueillir beaucoup plus de migrants que nous pourrions l'imaginer. Il s'agirait d'organiser localement une longue chaîne articulant : services déconcentrés de l'État, collectivités territoriales, associations locales spécialisées et citoyens. Il suffirait de dire une famille par commune, et il y en 26 000 ! ...de communes. Oui, nous pourrions passer du conditionnel au temps présent et répondre à l'urgence du moment.