Quel repère souvent mis de côté par la politique participe de façon notoire au scénario du prochain film de James Bond, 007 Spectre, réalisé par Sam Mendes, metteur en scène de Jarhead, la fin de l'innocence, un long-métrage sur les marines pendant la Guerre du Golf (1990-1991) ?
Un indice : le film est musicalement illustré par une chanson de Sam Smith, Writing's On The Wall.
La réponse est la dimension temporelle du passé.
Contrairement à beaucoup de discours politiques soumis aux circonstances des temps présents, sans tenir compte de ce qui a été dit précédemment sur les mêmes sujets, parfois par les mêmes intervenants, l'histoire du prochain James Bond, 007 spectre, est essentiellement construit autour du passé du personnage principal, le passé et ses fantômes, qui seront pour les spectateurs l'ultime clé de compréhension des motivations et des actions du célèbre héros.
Le premier vers de la chanson du film, I've been here before (je suis déjà venu ici), le précise d'emblée, James Bond pourra continuer à vivre sereinement la suite de ses aventures à la condition sine qua non qu'il revienne sur ses pas et cesse d'ignorer son propre passé.
De même, en démocratie, le décryptage par les citoyens des différentes déclarations politiques gagnerait en précision si les paroles dites étaient systématiquement reliées à leur passé, à toutes les expériences sur lesquelles elles s'appuient pour exister à un moment donné, et s'autoriser à se prononcer sur un sujet en envisageant de convaincre un auditoire de leur véracité.