Retraite complémentaire : mais qui paye à la fin ?

C'était un mauvais poisson d'avril 2015, la publication des comptes agrégés de l’Agirc-Arrco, le déficit net en 2014 multiplié par deux, passé à 3,1 milliards d'euros. Et le déficit technique, dû au déséquilibre entre les cotisations et les pensions, augmenté de 0,9, en plus des 4,4 milliards d'euros de 2013 (en tenant compte des transferts de solidarité).

C'était un poisson d'avril qui annonçait des négociations difficiles entre les partenaires sociaux, les gestionnaires de deux régimes confrontés à l'épuisement des réserves financières à plus ou moins brèves, ou très brèves échéances, notamment pour l'Agirc, la caisse complémentaire des cadres du privé. Mais ce n'était pas non plus une surprise. Un rapport de la Cour des comptes, Garantir l’avenir des retraites complémentaires des salariés (AGIRC et ARRCO), signalait en décembre 2014 que :

La soutenabilité de ces régimes était compromise, à un terme désormais très rapproché (...) que le déficit technique pourrait atteindre plus de 15 Md€ en 2030, conduisant à un besoin de financement cumulé de plus de 100 Md€, soit de l’ordre de 5 points de PIB (...) et que les réserves globales de l’AGIRC-ARRCO seraient épuisées dès 2023, selon une des trois projections retenues pour réfléchir à l'avenir.

Aujourd'hui, pour s'éclaircir, pour éviter de grever le budget du pays, puisque ces deux régimes obligatoires font partie des administrations publiques au sens du traité de Maastricht, l'avenir est suspendu aux accords que les partenaires sociaux pourraient prendre ensemble.

C'est aussi une nouvelle occasion pour le pacte républicain de clarifier sa définition, celle d'une négociation conclue grâce aux dialogues menés par des partenaires, qu'ils soient sociaux ou non, parce qu'ils sont justement des partenaires.

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