Seule la guerre autorise de telle histoire à exister, la mort d'une mère venue convaincre son fils d'abandonner le jihad et l'État islamique, par crainte qu'il ne meurt sous les bombardements ; une mère, Lena al-Qasem, 45 ans, finalement exécutée en public par son propre fils, Ali Saqr, 21 ans, aux ordres de chefs à l'affut d'opérations de propagande.
Relatée par l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, l'histoire de cet assassinat mis en scène et utilisé comme un symbole, un fils aux ordres de sa foi contre l'amour - aveugle - d'une mère apostat, est le signe indirect d'un retournement de situation, du besoin des dirigeants des jihadistes de fournir à leurs troupes de nouveaux macabres exemples de la foi, assortis de menaces latentes, les déserteurs seront tous fusillés !
La mort de Lena al-Qasem, assassinée par son fils, outre le drame qu'il représente, parle aussi du doute qui se propage au sein des populations sous le contrôle de l'État islamique, obligeant celui-ci à réagir avec encore plus de violence, impossible en effet pour lui de laisser une mère remettre en cause le socle de sa légitimité, le bien fondé du jihad.
En ayant le courage de venir chercher son fils, cette femme est peut-être devenu sans le savoir la première martyre d'une population fatiguée de la guerre.